Une lutte violente ou pacifiste dans le but de recouvrir la liberté.
Manifestation à Bombay en 1930
L'action se
passe à l'entrée d'un bâtiment public. Un fonctionnaire blanc, situé au centre
de la photographie, accompagné de" deux élégantes jeunes femmes, est
obligé de franchir des corps de grévistes indiens non violents occupants la
majeure partie de la moitié inférieure de la photographie. La scène est
observée par les forces de l'ordre situées en retraits dans le quart supérieur
droit, une zone d'ombre.
La photographie présentée ci contre présente
un exemple concret de ce qu'est une manifestation non violente. Il y a un
énorme opposition entre les différents acteurs: Le personnage blanc situé au
milieu de l'image est le stéréotype du colon avec son chapeau, son pantalon et
sa chemise blanche à col, alors que les gréviste sont vêtus de manière
traditionnelle: turbans, bermudas, pieds nus.
Le blanc est seul, occupe l'espace, se
déplace et en se tient debout, ce qui l'oppose aux corps statiques des nombreux
manifestants indiens. Les forces de l'ordre situées dans le quart supérieur
droit de l'image semblent s'intéresser a l'action mais ne pas vouloir y
participer (pose nonchalante et fusils posés contre leur abdomen).
Cette photographie prise en 1930, montre la
volonté des indiens de se débarrasser du colon européen en le déstabilisant et
le gênant par des actions non-violentes lancées par Gandhi quelques années plus
tôt. Elle montre également à quel point le colonialisme ne satisfait pas toute
les populations et révolte une part des colonisés. Ces actions ne seront pas
vaines puisque dix-sept années plus tard, en 1947, sera voté l'indépendance de
l'Inde.
Secours rouge international
En fond
d'image, une carte d’Indochine avec les frontières et le nom des colonies ainsi
que les grandes villes. En premier plan, une tête d’indochinois coupée,
ruisselant de sang ainsi que des slogans sans appels comme : « contre la
terreur impérialiste » ou « Pour l’envoi d’une délégation ouvrière
d’enquête en Indochine »
Cette affiche placardée dans les rues de Paris en 1930 indique une position radicale du secours
rouge international qui s’insurge face a une colonisation meurtrière et
terrorisante et qui désire absolument envoyer, comme le slogan l'indique, une
délégation ouvrière d'enquête en Indochine pour que la devise de la France
"liberté, égalité, fraternité" soit respectée, et pour que les
peuples colonisés ne soient plus sous le joug tyrannique d'un empire français
terrifiant.
Groupe de rebelles malgaches
Voici
une photo d'un groupe de rebelles malgaches prise en 1947, toutes ces
personnes sont en désaccord avec le régime colonial imposé par la
république française et sont prêt à prendre les armes pour retrouver
leur liberté. Les
forces coloniales auraient perdu 1 900 hommes supplétifs malgaches dans
la bataille. Sur les 30 000 européens cohabitant avec les quatre
millions de Malgaches de 1947, 550 auraient été tués dont 350
militaires. Selon les comptes officiels de l’état-major français, les
vingt mois de répression auraient fait, directement, 89 000 morts
malgaches. En janvier 1949, le haut-commissaire de Madagascar, Pierre
de Chevigné a revu cette évaluation à la hausse, en lui ajoutant les
pertes enregistrées par les fuyards dans la forêt, et en estimant le
bilan final à «plus de 100 000 morts».
L’insurrection malgache de 1947 a précédé d’une poignée d’années la défaite française en Indochine et le début de la guerre d’Algérie. Le taba taba (les troubles), comme disent toujours les Malgaches, a finalement été passé à la trappe des mémoires collectives, à Madagascar comme en France.