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TPE première L
TPE première L
2 février 2007

L'Homme blanc voit comme une nécessité le fait de leur apporter mode de vie et religion.

Illustration du petit journal, novembre 1911

marianne 

Marianne, debout au centre de l'image, est aisément reconnaissable grâce à son bonnet phrygien et aux bandes tricolores qu'elle porte sur sa robe. Elle tient dans sa main une corne d'abondance d'où sortent des pièces d'or. Autour d'elle, huit autochtones, tous vêtus d'habits traditionnels, sont en admiration devant Marianne : leurs yeux sont tournés vers son visage resplendissant; certains courbent la tête en signe de soumission devant l'importance du personnage, comme en signe de remerciement. Deux de ces personnages situés à droite de Marianne tiennent un livre. Un autre manipule une charrue archaïque. Marianne apporte donc la civilisation, la richesse et suscite l'espoir d'un avenir meilleur chez des marocains travaillant durement leur terre.

Au second plan, dans le quart supérieur droit, un colon blanc indique à des africains (à pieds ou en chameau) la direction de Marianne. Celle ci s'impose donc comme étant la promesse d'une paix entre les différentes tribus. Marianne incarne donc aussi ici la devise de la France : « Liberté, égalité, fraternité »

En effet Marianne, allégorie de la France, est mise en exergue et paraît donc plus imposante grâce à sa taille, ses vêtements clairs qui contrastent avec les vêtements sombres des autochtones, la richesse de son plastron et la cape qu'elle porte apportent une idée de puissance, de force et de richesse que la corne d'abondance vient conforter. La façon dont Marianne occupe l'espace : debout, droite, bras écartés, la rend plus importante encore. On remarque également que son visage est la source de lumière de l'image. Et que c'est ce visage qui éclaire les marocain.

La France apparaît donc ici comme la promesse d'un apport de la paix, de la richesse, et de la civilisation dans ses colonies.

 


Carte postale des Missions d'Afrique

carte_postale

Cette carte postale vendue en France de 1910 à 1920 fut introduite pendant ces dix années par les missions éducatrices. Elle a pour titre Mission d'Afrique - Enfants chrétiens. Le but est, par l'achat de ces cartes postales par les européens, de financer les missions pour l'éducation des petits noirs. Les personnes achetant ces cartes postales pensent faire une bonne action et aider à cette tache si noble qu'est la colonisation dans des formes variées comme l'éducation. Sur cette carte postale nous pouvons voir quatre garçons noirs et une religieuse blanche. Tous sont debout sauf l'un des deux plus petits des enfants qui est assis à même le sol dans le coin gauche de l'image. De plus, deux des enfants tiennent une pancarte sur laquelle est écrit : « Nous sommes des petits enfants chrétiens et nous vous remercions ». La présence de cette pancarte marque la finalité et le but de cette mission soit l'apport d'un mode de vie d'une religion et d'une culture. Plusieurs facteurs présents dans l'image appuient cette théorie comme le démontre la présence du crucifix que la religieuse porte par-dessus son habit ; elle porte également des lunettes.

L'apparition de l'écriture à titre informatif et dans le cadre de remerciements sur la pancarte, démontre la volonté d'apporter, voire d'imposer une nouvelle culture par le biais de l'éducation et du progrès.

Un contraste important est présent sur cette carte postale : en effet la rigidité et la couleur sombre de l'habit religieux va à l'encontre de la tunique simple et claire, en accord avec le climat, des petits enfants noirs. La religieuse apparaît en protectrice bienfaisante comme le démontre la marque d'affection spontanée ou voulue pour la pose étant la position de ses deux mains : l'une sur l'épaule d'un des porteurs de la pancarte et l'autre main sur la tête de celui du milieu qui semble être le plus jeune des quatre garçons. Cette carte postale participe bien évidemment à donner une bonne image de la colonisation avec cependant un petit « bémol » : les petits enfants de la carte n'ont pas l'air franchement heureux ou alors, c'est à la demande du photographe à l'origine de la carte postale qu'ils adoptent cette pose.


 

Une école en AOF

AEF1 

L'illustration « Une école en AOF » (1920) extraite d'un catalogue commercial Manufrance s'adresse elle aussi aux européens et leurs montre la façon dont se déroule un cours dans les colonies françaises. Un professeur blanc vêtu d'un costume typiquement colonial apprend ici à de jeunes enfants noirs à lire l'heure dans un village africain (comme le suggère la case et les palmiers situés en arrière plan).

Les professeurs apprennent l'heure aux jeunes, pour que les africains ne vivent plus au rythme du temps mais selon le mode de vie des européens. Cela vient renforcer l'idée d'une influence profonde de la part des occidentaux sur les populations africaines

Les quatre noirs qui ne suivent pas le cours s'abandonnent à des jeux stupides et malsains. Ils paraissent en mauvaise santé (ventre gonflés et côtes apparentes) contrairement aux enfants qui suivent assidûment le cours et regardent attentivement le tableau situé au centre de l'image semblent épanouis, en bonne santé. Certains se tiennent même debout aux côtés de leur maître comme si l'éducation pouvait faire pencher la mentalité des noirs vers une égalité face à celle des blancs. 


 

Automobile-chapelle du père Riboud


riboud

L’expression de l’éducation est souvent traduite par des religieux comme cette religieuse posant à coté des petiots enfants noirs qui se disent fiers d’être catholique ou du moins ce qu’on leur fait dire. Le père Riboud est également un exemple d’éducateur religieux. Il faut savoir qu’avant la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat en 1905, l’éducation était assurée par des hommes et femmes d’église comme les prêtres et les sœurs. Cette photographie de l’automobile-chapelle du père Riboud, qui était un missionnaire catholique itinérant ; fut prise en Malaisie en 1927. Elle met en scène une automobile, un prêtre et un groupe de jeunes enfants noirs. Le groupe d’enfants en question est apparemment composé en majorité de garçons tous d’un âge  relativement jeune compte tenu de leur taille. Les enfants semblent comme fascinés par l’image de la crucifixion du christ qui est posée sur un support appuyé contre l’automobile. L’image en question représente le christ en croix entouré des deux malfrats qui sont crucifiés avec lui. Mais on ne peut décrire que le milieu de l’image ; les parties inférieures et supérieures étant trop sombres. Plusieurs enfants la montre du doigt preuve qu’elle semble susciter un vif intérêt pour ces jeunes colonisés qui n’ont sans doute jamais entendu parler du Seigneur que prient les catholiques.

 

L’automobile du père Riboud dénote la supériorité industrielle des pays européens et colonisateurs sur leurs colonies ; mais elle confère également au père Riboud une position de force par rapport aux autres acteurs de la photographie. Celui-ci est plus élevé que les enfants étant assis sur le siège de son automobile, ce qui lui donne un air protecteur et bienfaiteur même si son occupation première n’est pas de se soucier des enfants mais de prendre la pose étant le sujet avec son automobile-chapelle d’une photographie.



Lecon d'alphabet à de jeunes noirs par un éducateur noir

Image4

Un autre cas de figure se présente ici où au lieu d’avoir un éducateur blanc nous avons un instituteur noir qui enseigne l’Alphabet à des élèves noirs autrement dit l’enseignement est ici correctement mis en place car le noir remplace l’homme civilisé dans la tâche si noble qu’est l’éducation du jeune sauvage. Mais il faut noter tout de même qu’un colon supervise le cours en regardant ce que fait le noirs mais pour l’instant il semble plus distrait par celui qui va les prendre en photographie. Tous les enfants nègres sont habillés d’un vêtement clair : soit blanc, soit gris. Ils sont disposés en deux rangs dont l’un est assis sur la terre et l’autre se tient debout. Comparé à l’image d’au-dessus ; ici, l'ordre et la discipline semblent régner. Tous ces enfants sont donc de parfaits petits colonisés et de parfaits petits blancs en devenir.


Religieuse donnant un cours de couture a des petits enfants noirs

Image3

Au même titre que les écoles en A.O.F ou les missions ; cette photographie montrant une religieuse éduquant des petits enfants noirs à ce qui semble être primordial pour leur ascension social et pour faire d’eux de parfaits petits blancs : la couture. Nous voyons sur l’image la présence de cinq enfants noirs et d’une religieuse. Celle-ci porte un vêtement sombre peu approprié au climat mais étant religieuse elle se doit de porter l’habit représentant son ordre. Elle a cependant tenu compte du soleil et de la fragilité de sa peau d’européenne comme le montre la présence de son couvre-chef colonial contrairement aux cinq enfants, qui sont tête  et pieds nus, et vêtus d’une simple tunique démarrant à la taille et descendant aux chevilles. 

 

Celui qui semble être le plus âgés des cinq a le privilège d’être assis et de manier la machine a coudre avec la religieuse alors que les quatre autres sont donc assis sur le sol et doivent coudre avec leur mais et non avec une machine. Cette photographie de 1905 prise dans la colonie française du Congo montre le coté positif de la colonisation en mettant en scène une religieuse éducatrice et une nouvelle technologie pour les noirs soit la machine à coudre censée faciliter la confection d’habits plus décents que leur tunique traditionnelle ; ou pour accélérer la fabrication de leur vêtements précaires présents uniquement pour cacher la nudité de ces sauvages. Ceci est bien évidemment fait au détriment du respect des coutumes et des techniques bien que archaïques mais ancestrales de couture à la main de peau de bête.

 

L’arrivée de la machine a coudre marque également un aspect révélé implicitement par la photographie : le débarquement du tissu dans les colonies mais également l’implantation de fabriques sur le sol africain

Le contraste qui s’affiche entre la religieuse et les cinq enfants de Dieu en devenir est frappant : autant les enfants sont attentifs et plongés dans leur travail ; autant la religieuse est détachée de son occupation, elle prend vraiment la pose pour semble se désintéresser de l’ouvrage. La religieuse est plus âgée que les enfants et de plus elle est debout et les enfants assis ce qui augmente le contraste ; elle est donc placée en protectrice et en guide compte tenu de la tache à accomplir par les enfants sous son regard. Tout est étudié pour mettre en avant le coté colonisateur et dominant des colons européens dans cette image. Cette photographie met en avant l’aspect éducateur de la colonisation mais qui, cette fois, a la différence de la carte postale des missions ou le père Riboud, met en avant un travail manuel et non intellectuel ou spirituel. Force est de constater que la colonisation s’effectue sur tous les plans de l’éducation du jeune nègre.

La colonisation eut pour but d’apporter aux populations colonisées un mode de vie que les colons croyaient être le meilleur et un modèle pour les populations inférieures du monde colonisé. Mais ce mode de vie fut il apporté et imposé aux colonisés dans un but dénué de tout intérêt, seulement dans le but de venir en aide aux plus démunis de la population mondiale ? Malheureusement les colons ne voient pas seulement dans la colonisation une action humanitaire.

 


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